
Dans les souks marocains, vos sens sont en éveil constant : couleurs vives, parfums d’épices, sons animés des vendeurs… Ces marchés traditionnels sont bien plus que de simples lieux de commerce : ils racontent une histoire, celle du Maroc et de son artisanat ancestral. Voici un guide complet pour découvrir les plus beaux souks du Maroc et profiter pleinement de votre expérience.
Dès l’Antiquité, le Maroc était un carrefour commercial entre l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Europe. À partir du XIe siècle, sous la dynastie almoravide, Marrakech devient une plaque tournante du commerce transsaharien. L’or, le sel, les épices, les tissus somptueux, les bijoux raffinés… Autant de trésors qui voyageaient avec les caravanes. Un tel trafic a forcément engendré un réseau de marchés spécialisés.
Héritage direct des corporations médiévales, le système d’organisation des souks marocains par corps de métier demeure une caractéristique forte : chaque ruelle ou quartier résonne du savoir-faire d’un artisanat spécifique. On retrouve notamment les souks des teinturiers, des forgerons et ceux des épices.
Les souks du Maroc ont beau avoir évolué avec le temps, leur authenticité reste intacte. Aujourd’hui encore, flâner dans ces marchés labyrinthiques, c’est voyager dans le temps, au cœur d’un artisanat transmis de génération en génération.
Tel un dédale infini, les rues des souks, tantôt couvertes, tantôt à ciel ouvert, serpentent entre échoppes et ateliers. On vous livre nos astuces pour profiter pleinement des souks. Accrochez-vous, l’exploration commence !
S’immerger dans les souks de Marrakech, c’est déjà vivre une aventure à part entière, un passage obligé de votre visite. Des textiles colorés aux céramiques fines, des bijoux précieux aux épices exotiques, on trouve de tout dans les souks de Marrakech.
En arrivant de Jemaa el Fna, le charmant petit souk Ableuh est le premier que vous rencontrerez à Marrakech. Une rangée d’étals vous y attend, proposant citrons, piments, cornichons, et surtout d’appétissants monticules d’olives vertes, rouges et noires.
Véritable cœur de Marrakech, le souk Semmarine, prisé des touristes, est une longue allée couverte d’un treillis. Il se divise ensuite en souks Nejjarine et El-Kebir, formant l’épine dorsale à laquelle se connectent de nombreux petits marchés.
Dès l’entrée, les effluves de pâtisseries se mêlent aux couleurs vives des poteries et des tapis berbères. Plus loin, les étals dévoilent des textiles raffinés : brocarts scintillants, soies chatoyantes et djellabas brodées à la main. Côté mobilier, les échoppes pullulent de coffres en bois de cèdre sculpté, de tables incrustées de nacre et de luminaires en fer forgé. Les bijouteries, elles, exposent des parures en argent ciselé, ornées de pierres semi-précieuses, comme le corail ou la turquoise.
Autrefois renommé pour ses épices et parfums, le souk El Attarine propose aujourd’hui principalement une profusion de théières en argent, lanternes en laiton et autres objets en métal. Cependant, quelques échoppes d’épices et de parfums subsistent, embaumant l’air de leurs arômes.
Le Souk Cherratine est une véritable caverne d’Ali Baba pour les amateurs de cuir. On y trouve une infinité de petites boutiques proposant sacs, ceintures, manteaux, sacs à main, portefeuilles et bottes, confectionnés par les maroquiniers et cordonniers marrakchis.
Depuis plus de 1200 ans, Fès El Bali, la médina, est un théâtre incessant de marchandages. Ici, artisans et acheteurs négocient avec calme, marchandent avec finesse et concluent d’une poignée de main. Les artères les plus animées se nichent en petits souks corporatifs. Si dix marchés majeurs attirent l’attention, le secret pour ne rien manquer réside dans la patience et le plaisir de se laisser guider par le labyrinthe des ruelles.
Depuis des siècles, ce souk est dédié aux cosmétiques et aux remèdes traditionnels. Son produit phare ? Le henné, utilisé pour les tatouages éphémères et les soins capillaires. On y trouve aussi du savon noir, des huiles d’argan, du khôl et des plantes médicinales prisées pour leurs bienfaits.
Incontournable pour les amateurs de bois sculpté, ce marché est copieusement pourvu de meubles artisanaux en cèdre, de coffrets finement décorés et de tables incrustées de nacre. Ici, chaque pièce est travaillée à la main, perpétuant un savoir-faire transmis de génération en génération.
Lovées au cœur de Fès, ces tanneries historiques fonctionnent encore selon des méthodes ancestrales. Les artisans y teignent les peaux dans d’immenses cuves colorées, un spectacle brut et d’une rare authenticité. Les babouches, sacs et vestes en cuir fabriqués dans les tanneries de Chouara sont d’une qualité exceptionnelle.
À l’image de la ville, la médina d’Essaouira est colorée, vivante et pleine de charme. Ici, les souks ont une atmosphère bien différente de ceux de Marrakech, sans qu’on sache vraiment pourquoi… Plus paisibles ? Plus authentiques ? Un peu des deux.
Essaouira jongle entre tradition et modernité. Dans le souk, artisans du bois, tisserands et vendeurs de tapis côtoient créateurs de bijoux contemporains et artistes discrets installés dans leurs galeries. L’artisanat y est bien représenté. Les produits sont souvent de meilleure qualité et à des prix plus doux que dans les grandes villes, surtout les tissus, le travail du bois et les tapis.
Le souk des joailliers réserve aussi de belles surprises : des pièces raffinées à prix raisonnables et, chez les brocanteurs, quelques trésors anciens pour les amateurs de chine.
Et après cette immersion, rien de mieux qu’un arrêt dans un étal-restaurant pour savourer un poisson grillé, ultra-frais, préparé sous vos yeux.
Quiconque foule le sol de Tanger se doit de visiter sa médina. Dans ce labyrinthe urbain, le badaud se perd avec un plaisir presque coupable. L’arcade de la kasbah s’efface, et soudain, le Grand Socco s’ouvre à vous : une place immense, un théâtre à ciel ouvert où se jouent les scènes de la vie tangéroise.
Cafés animés, étals colorés, artisans passionnés, un kaléidoscope de couleurs et un bouquet de senteurs. Les étals de ce souk marocain débordent d’olives, de dattes, de bijoux en argent et de babouches aux mille couleurs. Au centre de la place, la mosquée Sidi Bou Abib surveille le va-et-vient incessant grâce à son minaret rouge orné de carreaux de zellige verts qui domine la scène.
Un tourbillon de couleurs, d’odeurs et de savoir-faire ! Djellabas, tuniques brodées et écharpes en laine se mêlent aux sacs et chaussures en cuir façonnés à la main. Les bijoutiers exposent leurs trésors en argent et pierres semi-précieuses. Les étals foisonnent d’épices : cumin, safran, ras el hanout… Plus loin, des poteries peintes à la main, des tajines et des tapis berbères attirent le regard. Impossible de repartir les mains vides. Attention tout de même aux lampes en peau de chèvre : leur lumière tamisée est superbe, mais leur odeur… inoubliable, et pas toujours dans le bon sens.
Dans les souks du Maroc, la négociation fait partie du jeu. Alors, voici quelques conseils pour obtenir le meilleur prix :
Premier conseil : habillez-vous confortablement, marcher ici relève parfois du sport ! Gardez aussi vos affaires près de vous, les pickpockets sont habiles dans la foule. Si vous vous perdez – et ça arrivera – n’hésitez pas à demander votre chemin aux commerçants, ils connaissent la médina comme leur poche. Après quelques heures à zigzaguer entre les échoppes, on finit par oublier le plan et se laisser guider par l’instinct… souvent jusqu’à un marchand de thé à la menthe.